Les Drogues douces, un acte déviant aujourd'hui ?


Travaux pratiques dirigés 2009-2010
du Granier.

Pauline Tucci, Léo Barbier & Thomas Loschi.
Première ES1


 

www.wat.tv/video/pub-prevention-cannabis-1yvfa_2h78h_.html

Une drogue est une substance qui peut modifier une ou plusieurs fonctions physiologiques ou psychiques (comportement, pensée, émotion, humeur…). Toute drogue est susceptible d’entraîner une dépendance physique ou psychologique, c’est-à-dire qu’à un certain stade de consommation, on ne peut plus se passer de cette substance.
Il existe des drogues douces et des drogues dures. La différence entre ces deux types de drogues est simple : les dures induisent un risque de dépendance élevé et un fort risque de décès, à l’inverse des drogues douces. Par drogue douce, on entend presque exclusivement le cannabis sous toutes ses formes, qu’il soit inhalé, ingurgité... A noter que selon la législation d’un pays donné, le terme de drogue douce peut inclure des drogues comme l’alcool ou le tabac.
Autre remarque, il existe une « hiérarchisation » des drogues dures et douces, selon des critères médicaux. Par exemple, un rapport remis en 1998 par le pharmacologue Bernard Rocques au secrétaire d’état à la santé classe objectivement les drogues en trois catégories : des plus dangereuses, avec l’héroïne, la cocaïne ou l’alcool, aux moins nocives, comme le cannabis ou le café, en passant par des drogues considérées comme « intermédiaires », à l’exemple des psychostimulants (amphétamines), des hallucinogènes (LSD) ou encore du tabac. Ce type de classification n’est pas toujours prise en compte dans l’élaboration de lois relatives aux drogues. Nous traiterons plus tard de ces législations.
Enfin, bien que le cannabis soit considéré comme une drogue dite « douce », il est important de préciser qu’un fort degré de consommation, à long terme, peut entraîner des effets nocifs au niveau psychologique, social ou psychomoteur.

Les drogues douces, rappelons-le, désignées exclusivement dans ce TPE par le cannabis, ont été découvertes à l’époque de la naissance de l’écriture, notamment par les Indiens en 4000 ans avant Jésus Christ, par le biais du chanvre, cultivé à l’époque pour faire des tissus. Il fut aussi utilisé comme plante médicinale par les chinois. Le cannabis, sous sa forme actuelle (résine, feuilles…), s’est surtout diffusé au gré des migrations du monde oriental vers l’occident et les échanges avec la région de l’Inde. Il s’est ainsi répandu en Egypte et même en Europe occidentale, au 5ème siècle. Aujourd’hui, il est présent dans toutes les régions du monde et sous des formes nombreuses et variées.

L’usage des drogues douces est-il un acte déviant aujourd’hui ?
Par usage, on différencie d’une part les manières de consommer (« Joint », nourriture…) et d’autre part les objectifs de cette consommation (personnels, médicale…). Le terme « acte déviant » est définit sociologiquement comme étant un acte non conforme aux normes sociales, c’est à dire que pour un citoyen lambda, consommer du cannabis n’est pas un acte commun toléré par tous. Dans une première partie, nous étudierons tous les aspects que peut revêtir l’usage du cannabis, avant de s’intéresser, dans une deuxième partie, à son degré de déviance au regard de la société.

Premièrement, nous allons voir que des institutions présentent dans certains pays favorisent la consommation de drogues douces.

Il faut d’abord savoir que selon le pays où l’on se positionne, consommer du cannabis est parfois légal. D’ailleurs, il faut noter qu’il n’y a pas de « zone » législative qui régisse les drogues, comme on pourrait l’imaginer en Europe. C’est même le cas aux Etats-unis : un état (là-bas l’équivalent d’une région en France par exemple) peut avoir des lois différentes de son voisin. En Europe, deux pays comme la France et les Pays-bas ont donc des législations très différentes, et cela n’est pas source d’un grand étonnement. Prenons donc l’exemple de ces Pays-bas. Cette région du monde est en effet la plus connue, en Europe, quant à sa législation pour être non répressive à l’égard des consommateurs de cannabis. En effet, il est là-bas légal et autorisé de consommer avec par exemple l’instauration des coffeeshop. Dans ces établissements, les usagers sont dans leurs droits à venir acheter et consommer sur place du cannabis en quantité limitée. Il est également toléré la culture à des fins personnelles à raison de deux « pieds » de cannabis, soit en moyenne 40 grammes par an et par personne. En France, posséder une telle quantité sur soi est passible d’une amende ou d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison. (Code de la santé publique ; Code pénal)

Autre exemple, au Canada même si ce n’est pas légal, le gouvernement encourage les institutions médicales à faire usage du cannabis dans le cas de certaines maladies graves. Par exemple, l’organisme de Santé du Canada a rétabli le délai de traitement de 8 à 10 semaines pour des applications complètes pour une autorisation de possession et/ou une licence pour produire de la marihuana à des fins médicales. Cependant, ce type de pratique est encore à un stade de balbutiement.


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Les pays où ce type d’usage est encouragé peut-être retrouvé à partir de cette carte, qui globalise la législation relative aux drogues.http://tpe-droguesdouces.cowblog.fr/images/352104451-copie-1.gif

 

Les cas des pays-bas et du Canada sont cependant des cas un peu « isolés ». En effet, si on regarde la législation européenne :

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La répression légale contre les drogues est plutôt majoritaire. Ainsi, la consommation de drogue par un usager lambda est explicitement dénoncée comme étant dangereuse. Cependant, il est avéré que les drogues sont une substance présente mondialement, et ceci inclut que le cannabis est sur les territoires du monde entier. Il existe donc des marchés de consommateur, qui se vendent et s’échangent de la drogue douce, du cannabis sous différentes formes. On peut d’ailleurs supposer que ce marché va en grossissant, le prix d’un gramme de cannabis étant passé de 5,7euros à 4 euros, soit une baisse de 30% en moyenne sur 10 ans. On peut donc déduire que la quantité de drogues circulant sur ce marché du cannabis a augmenté. A noter qu’avec cette « vulgarisation » du marché des drogues, la qualité des produits est allé decrescendo, c’est-à-dire que les dangers auxquels sont exposés les usagers ne viennent plus seulement du produit en lui-même mais de la manière dont on dit qu’il est « coupé ». Cette opération de « coupage » est effectuée à la production initiale du produit à partir de la plante de cannabis et elle ne dépend pas de la volonté de l’usager qui consomme finalement le produit. Ainsi, un consommateur lambda ne sait jamais d’où vient le cannabis qu’il consomme : Il peut très bien avoir fait le tour du monde avant d’arriver dans ses mains. Les dangers auxquels s’exposent l’usager sont tels : le cannabis peut avoir été en contact avec d’autre drogues bien plus nocives, il peut avoir été « impurifié » par des morceaux de verre, de plastique afin de l’alourdir puisque les ventes s’effectuent en fonction du poids du produit.
 

http://tpe-droguesdouces.cowblog.fr/images/cannabiscouper.jpgPhoto de produits nocifs pouvant servir à couper le cannabis.

Ce genre d’opération est plutôt monnaie courante, exposant ainsi les usagers à un danger plus fort. D’ailleurs, ce danger apparu il y a quelques années déjà a été la raison majeure de l’échec de la loi sur la dépénalisation du cannabis en Grande-Bretagne. En effet, le mouvement était bien engagé dans ce sens, quand il a été décidé que si le produit n’était pas forcément nocif en lui-même, le danger des opérations de production cité ci-dessus était trop grand. Mais le danger de la consommation du cannabis n’est pas uniquement dépendant de ces procédés de fabrication, il dépend aussi de la fréquence de la consommation. On distingue ici trois « niveaux » de consommation :

-Le premier niveau est souvent caractérisé par une consommation occasionnelle. C’est donc à l’occasion de soirées, de moment entre amis que l’on est amené à consommer. Ce type de consommation n’est souvent pas suivie de complications médicales ou psychologiques.
A partir de cette première partie, on pourrait tirer comme conclusion que la consommation du cannabis est un acte souvent déviant, c’est-à-dire qu’il constitue un danger pour un utilisateur non sensibilisé aux dangers auxquels il s’expose, et donc que ce type d’usage personnel ne doit pas être encouragé. L’avis des gens n’est surement pas aussi tranché, nous l’étudierons cependant dans une seconde partie. Car le point de vue des gens, et de la société en général est un facteur important de la considération générale, et donc législative, des drogues. On peut l’illustrer par un exemple assez simple : la loi d’interdiction de fumer du tabac dans les lieux publics est la suite d’une certaine campagne de sensibilisation quant aux dangers du tabac sur les autres individus. Cette pensée du tabagisme passif étant très vite devenu monnaie commune, il est presque logique de constater qu’une loi pour limiter ses effets ait été voté ensuite. Le système est le même pour les lois relatives au cannabis : la répression mise en place par les lois doit être comprise et acceptée par les individus en général. L’avis de l’opinion publique est-elle en accord avec la législation française en place ?

-Le second niveau est communément appelé la consommation « abusive ». Il est caractérisé par l’apparition de « symptômes » physiques. Il entraine déjà une sorte de désocialisation, une souffrance (mal-être) physique.

-Enfin, le « dernier » niveau d’usage est celui considéré comme le plus dangereux et on peut le qualifier de « nocif ». C’est le stade de la dépendance au cannabis, l’acte de consommation devient presque quotidien.

Bien sur, les limitations relatives à ces trois niveaux de consommation dépendent du point de vue d’où on se place. Pour certains, la dépendance interviendra plus tôt qu’au stade de la consommation quotidienne : ils la considèreront à partir d’une fois par semaine. D’autres au contraire seront plus « tolérants » vis-à-vis du stade de la dépendance, qui n’interviendra qu’à partir d’une consommation de plusieurs fois par jour. Ces niveaux sont donc subjectifs et il est important de le noter.

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